HISTOIRE DE RONCOBILACCIO
(d’après Michelangelo Abatantuomo)
La naissance
Les origines de Roncobilaccio sont contenues dans son propre nom. La première partie « ronco » dérive du verbe latin « runcare » devenu ensuite « ‘roncare » » commun dans beaucoup de dialectes et dans la plupart des noms de lieu de l’Italie septentrionale et centrale Il signifiet « lieu déboisé », donc « terrain cultivé » et aussi « pâturage » La deuxième partie »bilaccio » dérive vraisemblablement de « villagio »= »village » , petite agglomération de maisons. En d’autres termes Roncobilaccio naîtrait d’un avant-poste d’agriculteurs et bûcherons qui défrichèrent quelques terres aux bois environnants pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. Quand ceci advint mais ce n’est pas certain, puisque la documentation ne nous aide pas, nous pouvons supposer que la naissance de Roncobilaccio, comme de beaucoup d’autres petits villages de nos Apennin, soit advenue entre le XI et le XII è s. Cette période d’expansion économique et d’augmentation de la population, de nombreuses bouches affamées à nourrir nécessitaient de nouvelles ressources. Celles-ci furent trouvées en déboisant et en augmentant les espaces de culture En 1048, aux environs du PASSO DELLA FUTA d‘aujourd’hui, fut élevé le monastère de SAN SALVATORE DELLO STALE, relié avec la grande BADIA DI SETTIMAO, au sud de FLORENCE. Dans les décennies successives le monastère DELLO STALE acquit différents biens et terrains, dans une aire comprenant aussi SAN GIACOMO,RONCOBILACCIO et BARAGAZZA alors soumises à FLORENCE. L’église de BARAGAZZA louait différents terrains qui appartenaient au monastère DELLO STALE, c’était surtout des bois qui s’étendaient, en 1292,, jusqu’à SAN GIACOMO. Peut être que RONCOBILACCIO est né sur ces terres, ou de quelque façon le long de la route qui déjà alors devait relier le PASSO à DELLO STALE (près DELLA FUTA), BARAGAZZA , CASTIGLIONE et le territoire bolognais.
Du Moyen âge aux Pepoli
Si pendant les siècles médiévaux, des références de RONCOBILACCIO manquent dans la documentation, il reste pourtant dans les maisons les plus anciennes des souvenirs de cette période Dans le petit bourg de LA TORRE, un bâtiment, une « casatorre »(=une maison tour ») malheureusement remodernisée, montre encore aujourd’hui des bas-reliefs de 13OO : c’est une pierre sur laquelle a été sculptée un château avec 2 tours, un buste viril avec les bras appuyés sur les flancs. Des exemples similaires se retrouvent dans un édifice d’une ancienne communauté de MONZONE, aux alentours de PAVULLO dans le FRIGNANO ( province de MODENE ). Encore dans la « maison tour », on trouve un arc sculpté avec des décorations à carreaux et plus bas, recouvertes par le crépi, deux meurtrières circulaires en pierre qui sûrement servaient de défense. Un autre bourg très intéressant est CA DI CECCARINI. Ici, on trouve différents bâtiments très anciens : dans des ruines, autrefois servant d’habitation, on lit sur la poutre de la porte : » 1598-Francesco Dardinus », l’année présumée de la construction et le nom du propriétaire. « Francesco Dardini » nom très répandu dans la région. En cette période, RONCOBILACCIO avec CASTIGLIONE, BARAGAZZA, SPARVO et RASORA faisaient partie du fief de la famille « Pepoli » qui établie à CASTIGLIONE, dominait toute la région. Il s’agissait d’un petit état nommé indépendant mais lié à l’Empire, étendu entre le Grand Duché de Toscane et l’Etat de l’Eglise et continuellement piégé par ces derniers. A partir du XV è s., on retrouve le nom de RONCOBILACCIO sur les documents des notaires qui rédigeaient des compromis de vente se rapportant à cette région :et des graphies les plus curieuses et disparates. »RONCHO AL BIRAZO »(1518), »RONCHO ABILAZO »(1531), « RONCHA DE BILLAZIO »(1531), »RONCO BILLAZO »(1560), »RONCABILAZZO » (1626), »RONCOBILACCIO »(1681)
Routes et ponts
On témoigne au début du XVIII è s., du nom de la rue qui venant de « IL PASSO DELLA FUTA »’traversait le village de RONCOBILACCIO. Paolo GUIDOTTI dit : « Si on abandonnait la VIA TOSCANA vers LA FUTA, un peu au-dessus de la nationale (territoire du comté monastique du même nom, adjacent au territoire de BARAGAZZA) Si l’on empruntait la route qui descendait entre les ruisseaux CASTAGNOLO et MERIZZANO au torrent GAMBELLATO qui traversait le pont maintenant presque entièrement sous le grand viaduc de l’autoroute on aboutissait ensuite à RONCOBILACCIO et par RONCOBILACCIO et BARAGAZZA, on arrivait à CASTIGLIONE . Sur le petit pont mentionné ci-dessus, existant depuis des siècles, on a des renseignements particuliers datant du début du XVIIIè s. En 1708, il fut reconctruit, au ciseau, par le maître maçon « Paolo Olmeda » Ce pont avait un étage , sur 2 pilastres, avec des murets le long du fleuve. Le marquis « Giovanni Paolo Pepoli », régent intérimaire du fief, se proposa de le faire reconstruire à ses frais se réservant un péage d’ un « bolognino » pour chaque personne ou pour chaque animal l’empruntant. Mais les « baragazzini » et les « roncobilaccesi » préférèrent le construire eux-mêmes après avoir été exemptés de payer les 4 « doble » semestriels dus à la Chambre pour l’ensemble des fermes. Ce pont fait avec excessivement d’économie ne dura pas longtemps et au début du XIX è s., il était déjà disparu et remplacé par un en bois, seulement pour les bêtes de somme et les piétons Mais en 1863, il était déjà inemployable. La même année, il fut remplacé par un autre, à un arc, de 10 « bras » de long et 4 de flèche., construit par le maître maçon « Giuseppe Nerini di Giovanni ».Celui-ci avait remporté la construction sur l’expert « Giuseppe Mazzoni » qui s'était proposé de le reconstruire en bois pour une somme de 50 lires en moins.
De la route de RONCOBILACCIO à BARAGAZZA se détachent deux autres routes qui depuis le XVIème siècle nous conduisent au sanctuaire de BOCCADIRIO.L’une de RONCOBILACCIO, serpente le long du RIO D’AVENA et l’autre du SERRAGLIO longe les pentes orientales du POGGIO LA PIGNA. La première de ces deux, existe encore de nos jours, et est celle qui passe du MALPASSO pou rejoindre le sanctuaire au milieu de bois vigoureux. Le long de cette route qui grimpe au sanctuaire, longeant le cours du ruisseau d’AVENA, avait été construite l’auberge DEGLI ACQUASTRINI mais elle n’existe plus aujourd’hui…Son existence a été confirmée dans un volume des contes de la Compagnie de la Bienheureuse Vierge de 1688.
L’oratoire de Sainte Croix
L’oratoire de Sainte Croix à RONCOBILACCIO fut construit au XVII è s., comme oratoire privé.Son existence est rappelée sur une feuille de notes de 1720-30 ; »la Sainte Croix de Sig ;ri Ferranti, lieu dit RONCOBILACCIO ». Il appartenait tout d’abord aux Dardini ( qui sûrement l’avaient fait construire), puis aux Ferranti comme le rappelle , en 1769, l’archiprêtre de BARAGAZZA don Aliprando Violi. Il appartint ensuite aux Cavaciocchi encore actuellement propriétaires. Le passage de propriété est antérieure à la moitié du XIXè s. puisque dans « Les églises paroissiales ; on rappelle l’oratoire « consacré à la Sainte Croix, sis à RONCOVILLAGGIO, un temps appartenant aux FERRANTI et aujourd’hui à la famille Cavaciocchi. »’Même cette petite église a été victime des différentes vicissitudes de décoration et ruine qui caractérisent les oratoires de montagne. La visite pastorale du 11 juin 1692 fut particulièrement sévère. L’oratoire situé au lieu- dit RONCA BILACCIA, appartenant à la famille Dardini fut trouvé en « piteux état » et donc suspendu. On ne pouvait plus célébrer la messe jusqu’à ce qu’il fut restauré. D’autres objections furent émises lors de la visite du 22 octobre 1754. Mais dans l’ensemble , la situation paraît améliorée : « Pro oratorio S. Crucis illorum de Ferrantis, loco dicto RONCAVILLAGIO…Palliolum novum confici…Novam Crucifixi imaginem benedici…Tabernaculum novum serico albo introvestiri et clavem saltemn inaurari…Paternam deaurari, c’est un édifice isolé, même s’il est entouré de constructions, la place est en pente. Il a une base rectangulaire, une structure en forme de chaumière de type de 16OO. Dans l’œil surveillant la porte d’entrée, on lit le nom « Dardini »Au-dessus de celui-ci est sculpté le symbole du soleil rayonnant. L’autel est en pierre. L’escalier d’entrée aux gradins semi-circulaires en pierre est très intéressant Il conserve un notable crucifix en bois de grandes dimensions placé sur l’autel en pierre du XVIII é s. Il possède aussi une céramique représentant la Madone avec l’Enfant Jésus. La pièce derrière l’autel sert de petite sacristie.
En 1999, à peu de distance de l’ancien oratoire, a été inauguré un nouvel édifice religieux de plus grandes dimensions et dédié aussi à la Sainte Croix. Il possède entre autres un grand crucifix en bois de l’Italie septentrionale et un petit cadre représentant avec le drapeau italien sur lequel est posé un chapeau de bersaglier. Ce cadre fut offert par le pape Jean Paul II.